Test terrain du Sigma 120-300mm F2.8 Sport DG OS HSM

Depuis que j’ai commencé la photographie, je n’ai toujours juré que par les focales fixes, en particulier en ce qui concerne les téléobjectifs, mais avec l’avènement de zooms de très grande qualité comme le Nikkor 200-400mm F4 VRII ou le tout récent Canon EF 200-400 F4 IS, l’envie de tester ce genre d’optique me trottait dans la tête. Mais voila, pour compléter un 500mm F4, un 200-400 F4 n’est pas obligatoirement l’idéal, alors qu’un télé couvrant de 120 à 300mm avec une ouverture constante à 2.8, ça c’est parfait ! Quand en plus on s’apprête à partir une semaine dans l’est de l’Europe pour photographier des pygargues, il devient on ne peut plus logique de glisser cet objectif dans son sac.

 

Cette review est donc basée uniquement sur mon expérience sur le terrain, pas de test studio, pas de mires, ce qui m’intéresse, c’est comment se comporte un objectif dans des conditions réelles. Voir même dans des conditions difficiles, dans le froid et avec la neige comme handicap pour l’autofocus, le tout avec mon fidèle Canon 7D.

 

Pygargue à queue blanche
120mm – F3.5

 

Fabrication au top

 

Me voila donc avec le très récent Sigma 120-300mm 2.8, de la nouvelle gamme Sport.Pygargue à queue blanche. Une chose est sûre avant même d’avoir visser l’engin sur le boitier, on est ici en face, d’un point de vue fabrication, d’un superbe objet. Tout métal, avec des bagues de zooming et de mise au point parfaitement ajustées, un système de double fixation du pare soleil bien trouvé, clairement on sent ici l’énorme pas en avant effectué par la marque. L’optique est lourde, 3,4 kilos, et du coup, on regrette un peu que certains efforts d’allègement n’aient pas été effectués, comme par exemple proposer un pare soleil en carbone plutôt qu’en métal, ce qui aurait permis de gagner quelques grammes, toujours bon à prendre après une journée de billebaude.

 

Une fois installé sur le trépied, le poids n’est évidemment plus un problème, par contre un autre petit défaut de l’objectif apparait, c’est la difficulté (relative) à tourner l’optique autour de son collier de pied pour passer d’une prise de vue paysage à une prise de vue portrait. Rien d’insurmontable, mais on regrette un peu que la masse de l’objectif ne soit pas mieux distribuée autour de ce collier, ce qui aurait éviter ce petit désagrément.

J’ai également trouvé les boutons (sélecteur AF/MF, distance de mise au point) un peu durs, mais au moins cela évite de modifier un paramétrage par inadvertance. J’ai enfin été surpris par le sélecteur de distance de mise au point mini, pas franchement logique, en effet la map mini est à droite, alors qu’habituellement on l’attendrait plutôt à gauche. On trouve sur le panneau des sélecteurs un interrupteur permettant de choisir deux modes personnalisables, je reviendrai sur ce point au moment de parler de l’autofocus.

 

Piqué et qualité d’image

 

Pas la peine d’y aller par 4 chemins, on est ici encore dans du très bon. Le piqué de 120mm à 200mm est excellent dès la pleine ouverture. Entre 200 et 300mm, le piqué est bon mais devient très bon en fermant d’un cran. Si l’on ferme davantage, le piqué devient excellent dès F4 sur toute la plage focale.

 

Bruant jaune

300mm – F3.5

J’ai été impressionné par la qualité optique de l’objectif. Il y a toutefois un petit bémol, dur à quantifier mais tout de même visible sur les images : le Sigma a tendance à sortir des images plus chaudes que mon 500mm. Du coup une petite étape supplémentaire de post-traitement est nécessaire pour équilibrer la balance des blancs.

 

Hibou moyen-duc-240114-9715
235mm – F2.8

 

Et l’autofocus ?

 

Sur des sujets posés et en condition normale, avec une lumière suffisante, je n’ai que très rarement constaté une MAP (mise au point) décalée. La neige a été l’élément le plus perturbateur pour l’autofocus, sans toutefois que les résultats aient été moins bons que le 500mm. Pour ce qui est de l’action, le constat est assez similaire, il n’y a que lorsque les conditions devenaient vraiment compliquées que l’AF décrochait. Globalement et comme on peut le constater sur les images qui accompagnent cet article, l’AF est véloce.

 

Verdier d'Europe-170114-9351 (2)
300mm – F3.5

 

Et pour continuer sur l’AF, il est à noter que Sigma propose une innovation qui, à mon avis, ferait bien de donner des idées aux deux grands que sont Canon et Nikon. Sigma propose un dock usb qui, une fois relié à l’optique et pluggé à l’ordinateur, va permettre de modifier plusieurs paramètres, tels que la vitesse d’autofocus (on choisira entre précis / standard / rapide), les options de stabilisation (si l’on veut que sa mise en action soit plus ou moins rapide) ou même la MAP mini. Ainsi, on peut attribuer aux 2 modes personnalisés des réglages complètement différents : dans mon cas, le mode C1 était paramétré sur l’AF rapide, avec une MAP mini à 20m, pour les vols et l’action en général, et le mode C2 était paramétré sur l’AF précis avec une MAP mini à moins de 10m, pour les portraits. Et ça, ce n’est que le début : on va surtout pouvoir effectuer soi-même ses micro réglages, à toutes les focales de son choix et, surtout, en fonction de la distance à laquelle on fait la MAP. Si l’on veut faire un règlage pointu, cela demande un peu de temps et surtout des photos tests à toutes les focales et toutes les distances qui nous intéressent, mais une fois réalisé, on est certain que l’AF sera parfaitement calé.

 

Pygargue à queue blanche
220mm – F4

 

OS ?

 

OS est la référence Sigma correspondant à la stabilisation (Optical Stabilizer). J’avoue ne l’avoir testé que rapidement, en effet ma pratique étant majoritairement l’affût, je travaille énormément sur trépied. J’ai toutefois pris le temps de faire quelques essais, en particulier pour photographier les oiseaux en vol, le fait d’utiliser la stabilisation améliorant le confort de prise de vue, en effet le sujet reste du coup stable dans le viseur. Mon seul reproche sur l’OS de cet objectif est son temps de mise en oeuvre, en effet même en mode rapide, il faut attendre une bonne seconde pour voir réellement l’effet de la stabilisation, quand sur mes objectifs équipés de l’IS de chez Canon, cette mise en œuvre semble quasiment immédiate.

 

Pic épeiche-290114-1444
300mm – F4.5

 

Au final

 

En conclusion, même si ce 120-300 2.8 Sport n’est pas sans défauts, j’ai été réellement enthousiasmé par cet objectif, il està mon sens un complément idéal pour une focale plus longue, et pourrait allègrement remplacer un couple 70-200 2.8 / 300mm 2.8 (si la plage 70-120 n’est pas indispensable, évidemment). Clairement un « must have ».

 

Pygargue à queue blanche
182mm – F3.2

 

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