Test terrain du Sigma 500mm F4 Sport DG OS HSM

Le 500mm, c’est un peu la focale idéale du photographe animalier, convenant aussi bien aux mammifères qu’aux oiseaux, c’est l’objectif parfait pour répondre à une très grande variété de situations. Un 500mm, il y en avait déjà un au catalogue Sigma : n’ouvrant qu’à F4.5, non stabilisé, il n’était clairement plus taillé pour concurrencer les 500mm F4 allégés, stabilisés et à la qualité optique excellente des marques jaune ou rouge. Alors quand l’occasion s’est présentée à moi d’emmener ce tout nouveau Sigma 500mm F4 OS HSM Sport sur le terrain afin de voir s’il était en mesure de me pousser à remiser mon fidèle Canon 500mm F4L IS USM, je n’ai pas hésité longtemps (pas du tout même).

 

Un tank poids plume…

 

Quand on commence à travailler avec un super télé, deux premiers critères sont à jauger : la taille et le poids. Particulièrement importants, aussi bien pour le photographe qui voyage souvent en avion que pour le photographe qui fait de nombreux kilomètres à pied pour rejoindre son poste d’affût, la taille et le poids d’un objectif sont aussi particulièrement importants pour comparer un objectif aux autres modèles équivalents.

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En ce qui concerne le poids, la surprise est ici plutôt bonne : en effet ce nouveau Sigma est à peine plus lourd que ses concurrents : 3,310 kilos (merci l’alliage de magnésium) contre 3,100 kilos et 3,090 kilos respectivement pour le Canon et le Nikon. Notons tout particulièrement les efforts des ingénieurs au niveau du pare-soleil, il est tellement léger que parfois j’ai eu peur de le casser en le manipulant (pas d’inquiétude, il est costaud!). Pour ce qui est de l’encombrement, la surprise est très bonne, l’optique est courte (380mm de long contre 383 et 387mm respectifs pour les Canon et Nikon), on gagne un peu de place, toujours précieuse dans le sac !

Niveau construction, c’est du lourd, assemblage parfait, l’ensemble des matériaux, y compris les revêtements soft, respirent la qualité. On sent le 100% made in Japan, de la plus petite à la plus grosse pièce !

 

…Avec un cockpit d’avion de chasse

 

Réglage de la distance de MAP, des configurations personnalisées, du préréglage et rappel de MAP, de la stabilisation, plus le loquet de réglage du collier de pied, les aficionados du réglage aux petits oignons seront ravis, il ne manque rien ! Si on rentre dans le détail, il y a du parfait, du très bien et du moins bon.

 

On commence par le parfait : Sigma a eu l’excellente idée d’inclure le mode de stabilisation spécial filé à son nouvel objectif, pour rappel ce mode filtre de manière optimale les mouvements parasites quand on suit un sujet sur le plan horizontal. Il fonctionnait déjà parfaitement sur Sigma 150-600 OS HSM Sport, il est toujours aussi bon ici. Parfait également, le loquet présent sur le collier de pied qui permet d’activer ou non le clic tous les 45 degrés, c’est tellement pratique et bien fichu qu’on se demande pourquoi ce n’est pas de série sur toutes les optiques.

 

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Parfait enfin, l’ensemble des réglages que l’on peut affiner via le dock USB : vitesse de l’autofocus, choix précis des taquets de distance de MAP, Sigma est la seule marque à proposer ce type de logiciel et à permettre une telle personnalisation, ça mérite d’être souligné !

 

Très bien, l’ensemble du module de préréglage de MAP, ultra simple et intuitif, pour moi qui utilise très régulièrement cette solution sur mon Canon aussitôt que je suis en affût, je suis ravi de la retrouver chez Sigma.

 

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Chevreuil – F4 1/125ème

 

On passe au moins bon, et là, mon regret principal, c’est de répéter quelque chose que j’écris systématiquement sur mes tests d’optique Sigma : je ne comprends toujours pas le choix qui est fait pour le placement des distances de MAP, qui à mon sens est tout sauf logique. Du coup, par deux fois il m’est arrivé de passer la MAP en Full alors que je voulais la bloquer sur 10m – l’infini. Résultat, l’autofocus se voit contraint de travailler sur toute la plage et se retrouve ralenti, pas top. Ce n’est sans doute qu’une question de temps avant que l’utilisateur ne prenne ses marques, mais tout de même, dommage car on n’était pas loin du sans faute.

 

Autofocus, MAP mini et stabilisation

 

Autant d’un grand angle ou d’un macro, on va essentiellement attendre une mise au point précise, autant d’une optique destinée à se frotter à des animaux (et tout particulièrement des oiseaux dont le vol est parfois rapide, souvent erratique) on va attendre à la fois une mise au point ultra précise mais également ultra rapide. Alors, il donne quoi ce 500 F4 Sport ?

 

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Grande aigrette dans la brume – F4 1/3200ème

 

Il est tout simplement rapide, très très rapide. Ce point est très subjectif car je n’ai pas passé l’optique sur un banc de test (Chasseur d’Image fera ça très bien pour moi), mais j’ai trouvé que la 1ère accroche de la MAP était légèrement plus rapide qu’avec mon grand blanc Canon. Pour ce qui est du suivi, là aussi ça va très vite. Testé sur plusieurs vols de faucons et de buses, je n’ai constaté aucun décrochage susceptible de me faire rater des images.

 

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Mésange à longue queue – F4 1/400ème

 

La MAP mini, pour l’évoquer rapidement, est tout simplement meilleure que sur les derniers 500mm Canon et Nikon, permettant donc facilement de se prêter au jeu de la proxiphoto sans avoir à changer d’optique (la distance de MAP mini est de 3,50m pour le Sigma contre respectivement 3,70 et 3,60m pour les Canon et Nikon). Tout de même une alerte : au taquet de la mise au point minimale et sur des sujets avec des fonds fortement contrastés, j’ai été à plusieurs reprises contraint de finaliser la mise au point en mode manuel, en effet l’autofocus pompait sans parvenir à accrocher. La faute à l’optique ou au boîtier ? Sans doute un peu aux deux.

 

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Héron cendré – F4 1/2500

 

J’ai déjà parlé plus haut de la stabilisation, excellente en mode filé. Elle est tout aussi bonne en mode standard, même si je trouve que son effet, qui est indiscutable quand on regarde les images, n’est pas flagrant une fois l’œil dans l’objectif. Du coup, le confort d’observation à main levée est moindre qu’avec un 500mm Canon ou Nikon. A noter : à part l’image de chevreuil, toutes les photographies de cet article ont été réalisées à main levée.

 

Et les images alors ?

 

Le nerf de la guerre, même si tout ce que l’on vient de voir ensemble est clairement très important, reste et restera toujours la qualité optique, en effet, si les images réalisées ne sont pas qualitatives, quel intérêt que la mise au point soit rapide ou que la stabilisation soit efficace ? J’ai hésité à écrire un long paragraphe de blabla pour vous obliger à être un peu patients, mais comme je suis plutôt quelqu’un de cash, allons droit au but : ce Sigma est le 500mm le plus piqué que j’ai eu entre les mains jusqu’à aujourd’hui.

 

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Ça pique ! – F4 1/500ème

 

Les images sont pleines de détails, la zone de netteté est « razorsharp », comme disent nos amis anglophones. Quand j’ai ouvert les images sur l’écran de l’ordinateur, je me suis surpris à me dire que je n’avais pas eu l’impression sur l’écran LCD de l’appareil que le piqué était si bon.

 

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Chat sauvage – F4 1/5000ème

 

Le bokeh, même si on entre là dans un domaine qui tient plus de la perception et du subjectif, apparaît fluide et harmonieux. La découpe des plans, entre zone de netteté et zone de bokeh, contribue grandement à l’effet 3D qu’on cherche souvent à obtenir avec un super télé.

 

Je vous laisse le soin de vous faire votre propre opinion avec les images et le  crop 100% qui accompagnent cet article, de mon côté j’ai du mal à imaginer ce qui pourrait être fait pour améliorer la qualité optique de cet objectif.

Un seul regret, je n’ai pas eu l’occasion de tester la qualité d’image et l’autofocus avec les extenders Sigma 1.4 et 2x…à suivre.

 

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Faucon crécerelle – F4 1/3200ème

 

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Crop brut de capteur : 0% d’accentuation (cliquez pour l’afficher à 100%)

 

Pour conclure

 

En sortant une aussi bonne optique, à un prix presque 2 fois inférieur aux concurrents directs, 2 mois avant Noël et 3 semaines avant Montier-en-Der, grande messe européenne de la photographie animalière, Sigma frappe un grand coup !

Clairement, si vous recherchez la meilleure qualité d’image tout en étant intransigeant sur la recherche du meilleur rapport qualité/prix , foncez, vous ne le regretterez pas une seule seconde.

 

Et puis une petite chose que je n’ai pas eu l’occasion d’écrire plus haut, il est intéressant de noter que même si vous changez de marque de boîtier, Sigma est capable de changer la monture de votre objectif, particulièrement intéressant car cela évite de devoir repayer le prix fort pour son optique !

 

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Corbeau freux – F4 1/4000ème

 

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Copyright 2020 – Bastien Juif

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